L’accès des
Européens à la fonction publique française
Le droit de la fonction publique française semblait
avoir intégré jusque très récemment la condition de nationalité comme un
principe à valeur quasi constitutionnelle.
L’évolution de la législation et l’intervention à cet
égard du Conseil constitutionnel, depuis 1991, sont venues montrer que le
principe affirmé, par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, de
l’égal accès pour tous aux emplois publics, n’a pas qu’une valeur strictement
nationale, et que les ressortissants des Etats membres de la Communauté
européenne, autres que la France, ainsi que des autres Etats parties à l’accord
sur l’Espace économique européen, se trouvent désormais intéressés au même
titre, ou presque, que les Français, à l’application en France de ce même
principe.
On peut observer que la fonction publique territoriale
française se trouve tout particulièrement concernée par cette évolution, étant
donné que, par exemple, le service public communal français s’exerce
principalement dans des missions de proximité qui ne mettent pas en jeu, en
général, la souveraineté de la nation ou des prérogatives de puissance
publique, et qui satisfont très souvent en conséquence aux critères retenus par
le législateur pour autoriser le recrutement de fonctionnaires non nationaux,
conformément au principe communautaire de la libre circulation des travailleurs
à l’intérieur de la Communauté, principe affirmé par le traité instituant la
Communauté européenne et élargi par l’accord de Porto sur l’Espace économique
européen.
Au surplus, l’article 10 de la loi n° 2005-843 du 26
juillet 2005 a substantiellement modifié l’article 5 bis de la loi n° 83-634 du
13 juillet 1983, dans un sens favorable aux ressortissants européens non
français, en faisant de l’accès de ces ressortissants à la fonction publique
française une règle de droit commun éventuellement combattue par une
appréciation négative, discrétionnaire, au cas par cas, de la part des autorités
administratives concernées, sous le contrôle restreint du juge de l’excès de
pouvoir en ce qui concerne notamment l’erreur d’appréciation.
On pourra accéder à l’étude de CSJUR à propos de cette
question en suivant le lien installé ci-après :
CSJUR :
L’accès des Européens à la fonction publique française.
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